De nos jours, il est difficile de naviguer sur internet sans tomber sur des vidéos ou des articles parlant de l’ASMR (Autonomous Sensory Meridian Response). Cette sensation perceptuelle agréable provoquée par certains stimuli auditifs ou visuels est devenue un phénomène très populaire et suscite un intérêt croissant dans le monde de la recherche. Qu’a-t-on découvert jusqu’à présent sur les effets de l’ASMR sur le cerveau et quels sont ses bienfaits potentiels ?
Comprendre l’ASMR : Définition et mécanismes
L’ASMR se caractérise par une sensation de picotement ou de frisson qui commence généralement au niveau du cuir chevelu et se déplace ensuite vers le bas du dos et les membres. Ces sensations peuvent être accompagnées de sentiments d’apaisement, de relaxation et même de somnolence. Pour en savoir plus sur l’ASMR, suivez le lien.
Les « déclencheurs » à l’origine de ces sensations varient considérablement d’une personne à l’autre, mais peuvent inclure des éléments tels que :
- le chuchotement ou la voix douce
- les sons répétitifs, comme le tapotement ou le grattage
- les mouvements lents et précis
- la simulation d’un soin ou d’une attention personnelle
- les bruits de bouche, comme la mastication
Bien que les mécanismes cérébraux exacts responsables de l’ASMR restent encore largement inconnus, certaines hypothèses ont été émises. On pense notamment à une activation des régions du cerveau impliquées dans l’attention, l’empathie et le plaisir.
Impacts de l’ASMR sur le cerveau
Les recherches scientifiques sur l’ASMR en sont à leurs débuts et ne permettent pas encore de tirer des conclusions définitives sur ses effets sur le cerveau. Toutefois, plusieurs études ont montré une activité cérébrale accrue et des modifications de la connectivité fonctionnelle chez les personnes sensibles à l’ASMR lorsqu’elles visionnent des vidéos déclenchant cette réponse.
Activation des régions liées au plaisir et à l’empathie
Une étude réalisée en 2018 a utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour observer l’activité cérébrale de personnes éprouvant de l’ASMR alors qu’elles regardaient des vidéos ASMR spécifiques à leurs déclencheurs. Les résultats ont montré une activation accrue de plusieurs régions, dont certaines jouent un rôle clé dans le traitement des récompenses et du plaisir, ainsi que dans les processus empathiques et sociaux. Parmi ces zones, on retrouve :
- le cortex préfrontal médian
- l’insula
- le noyau accumbens
- le cortex somatosensoriel secondaire
Ces résultats suggèrent que l’ASMR pourrait être associé à une réponse empathique envers les déclencheurs et à des sensations de plaisir.
Modifications de la connectivité fonctionnelle
Une autre étude, publiée en 2019, a comparé la connectivité fonctionnelle cérébrale au repos chez des personnes sensibles et non sensibles à l’ASMR. Les participants ont été soumis à un scan IRMf pendant qu’ils étaient exposés à différents stimuli ASMR. Les chercheurs ont observé une connectivité fonctionnelle accrue entre le cortex préfrontal dorsolatéral (une région impliquée dans la régulation des émotions) et le précunéus (associé à la représentation du corps et à la conscience de soi) chez les individus sensibles à l’ASMR. Cette découverte suggère que les processus liés à la régulation des émotions et à la conscience de soi pourraient jouer un rôle dans l’expérience de l’ASMR.
Les bienfaits potentiels de l’ASMR
Même si les recherches sur l’ASMR sont encore limitées, certaines études ont exploré ses effets sur la santé physique et mentale. Voici quelques-uns des avantages qui ont été mis en avant par ces travaux :
- Réduction du stress et de l’anxiété : De nombreux témoignages rapportent que l’ASMR procure une profonde sensation de relaxation, pouvant aider à réduire le stress et l’anxiété. Plusieurs études suggèrent également que regarder des vidéos ASMR pourrait diminuer les niveaux de cortisol, l’hormone du stress.
- Amélioration de la qualité du sommeil : Certaines personnes utilisent l’ASMR pour faciliter l’endormissement ou lutter contre l’insomnie. Des recherches préliminaires soutiennent cette utilisation, montrant que l’ASMR peut raccourcir le temps d’endormissement, augmenter la durée du sommeil et améliorer sa qualité.
- Soulagement de la douleur : Quelques études ont examiné les effets analgésiques potentiels de l’ASMR. Si les résultats sont encore mitigés, certains travaux soulignent une réduction significative de la douleur chez les participants après avoir visionné des vidéos ASMR.
- Dépression : Bien qu’aucune étude n’ait directement démontré un effet antdépresseur de l’ASMR, plusieurs rapports anecdotiques en font état. La réponse agréable et relaxante liée à l’ASMR pourrait potentiellement offrir un certain répit face aux symptômes dépressifs.
Il est important de noter que ces bienfaits potentiels ne sont pas garantis et que l’efficacité de l’ASMR varie grandement d’une personne à l’autre. De plus, il ne s’agit en aucun cas d’un traitement médical ou thérapeutique reconnu. Les personnes souffrant de problèmes de santé graves devraient consulter un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic et un traitement appropriés.
Perspectives futures
Le champ de recherche sur l’ASMR n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais les études réalisées jusqu’à présent ont mis en lumière des éléments intéressants concernant ses effets sur le cerveau et ses bienfaits potentiels. À mesure que les recherches avanceront, nous en apprendrons davantage sur les mécanismes cérébraux de cette expérience sensorielle unique et sur son rôle potentiel dans la promotion du bien-être physique et mental. Seule l’accumulation de données scientifiques permettra alors de tirer des conclusions solides quant à l’utilité réelle de l’ASMR et de mieux comprendre ce phénomène qui f ascine tant de personnes.